Dans un paysage économique où la flexibilité et l’agilité sont devenues des atouts majeurs, les auto-entrepreneurs occupent une place croissante. Mais peut-on, en tant qu’auto-entrepreneur, embaucher un salarié ou un collaborateur ? Cette question touche au cœur des spécificités du statut de micro-entreprise et des contraintes juridiques qui l’encadrent. Il s’agit de comprendre les possibilités réelles, les limites et les alternatives pour développer son activité tout en respectant la réglementation en vigueur. Les enjeux sont multiples : pérennité de l’activité, responsabilités, charges sociales, et qualité du partenariat professionnel. Ce guide vous guide pas à pas dans les subtilités de l’engagement d’une personne par un auto-entrepreneur, et présente les différentes options, avec des exemples concrets, pour évoluer sereinement dans cet univers dynamique.
Peut-on embaucher un salarié en tant qu’auto-entrepreneur ? Les contraintes essentielles à connaître
Le statut d’auto-entrepreneur, ou micro-entreprise, a été créé pour simplifier la création et la gestion d’une activité indépendante. Cependant, cette simplification a des limites, notamment en matière d’embauche de salariés. Traditionnellement, un auto-entrepreneur ne peut pas embaucher directement de salarié sous son seul statut. Pourquoi ? Parce que la micro-entreprise est avant tout une entreprise individuelle simplifiée, avec un régime fiscal et social allégé, mais qui ne prévoit pas la possibilité d’embauche formelle.
Dans la pratique, cela signifie :
- Une micro-entreprise ne dispose pas d’un numéro SIRET suffisant pour déclarer un salarié auprès de l’URSSAF de manière classique.
- L’obligation de cotisations sociales est simplifiée pour l’auto-entrepreneur, mais dès qu’un salarié est engagé, les règles sociales et fiscales complexes des entreprises classiques s’appliquent.
- Le statut d’auto-entrepreneur se caractérise par un plafond de chiffre d’affaires, et l’embauche d’un salarié pourrait entraîner une requalification de ce régime.
Cependant, plusieurs solutions alternatives permettent à un auto-entrepreneur d’élargir son champ d’action. Une option courante est le recours à la sous-traitance auprès d’autres auto-entrepreneurs ou freelances via des plateformes comme Malt, Fiverr, ou encore Upwork.
Éléments | Conditions dans une micro-entreprise | Impact sur le statut |
---|---|---|
Embauche d’un salarié | Non autorisée directement | Peut entraîner une requalification du statut |
Sous-traitance (auto-entrepreneur à auto-entrepreneur) | Possible | Maintien du statut simplifié |
Embauche d’un apprenti | Possible sous conditions | Respect des règles de contrat et de rémunération |
Bien comprendre ces contraintes permet à un entrepreneur débutant ou expérimenté d’adapter sa stratégie. Une micro-entreprise peut-elle donc complètement ignorer le souhait de croissance par embauche ? Absolument pas.

Les modalités d’embauche d’un apprenti en auto-entreprise : un levier pour développer ses compétences
Bien que la micro-entreprise soit limitée en matière d’embauche, il est possible pour un auto-entrepreneur d’embaucher un apprenti. Cette possibilité peut constituer un levier de développement, notamment dans les secteurs nécessitant un transfert de compétences, tout en bénéficiant d’un régime favorable.
Le contrat d’apprentissage est principalement destiné aux jeunes de 16 à 29 ans, mais certaines exceptions existent, notamment pour les personnes en situation de handicap, les sportifs de haut niveau, ou les créateurs d’entreprise en formation. Sous contrat d’apprentissage, l’apprenti alterne entre travail en entreprise et formation théorique, bénéficiant d’une rémunération progressive suivant son âge et son année d’étude.
En 2025, les règles suivantes s’appliquent :
- L’auto-entrepreneur peut embaucher un apprenti au sein de son activité, à condition que cette embauche corresponde bien à l’objet de la micro-entreprise.
- Le contrat peut durer entre 6 mois et 3 ans, selon la formation suivie.
- La rémunération minimale est fixée en pourcentage du SMIC et varie selon l’âge et l’année d’apprentissage. Par exemple, un apprenti majeur en première année doit toucher au moins 43 % du SMIC, soit environ 774,77 € brut mensuel en 2025.
- L’apprenti bénéficie de 35 heures de travail hebdomadaire et de 5 semaines de congés payés.
Cette formule présente plusieurs avantages :
- Elle permet d’insuffler une dynamique dans la micro-entreprise en apportant un regard jeune et des compétences en formation continue.
- Elle ouvre la porte aux aides financières spécifiques liées aux contrats d’apprentissage, qui peuvent être un soutien non négligeable pour un auto-entrepreneur.
- Dans certains cas, l’auto-entrepreneur peut bénéficier de dispositifs d’exonérations partielles de charges sociales.
Âge de l’apprenti | Premier année | Deuxième année | Troisième année |
---|---|---|---|
16-17 ans | 27% SMIC | 39% SMIC | 55% SMIC |
18-20 ans | 43% SMIC | 51% SMIC | 67% SMIC |
21 ans et plus | 53% SMIC | 61% SMIC | 78% SMIC |
Pour savoir comment procéder à une embauche d’apprenti, vous pouvez consulter les guides détaillés et les conseils pratiques sur ouvrir un contrat d’apprentissage et se lancer comme auto-entrepreneur. Ces ressources enrichissent votre perspective et anticipent les formalités indispensables.
Recourir à un intérimaire : une solution pour répondre à des pics d’activité en micro-entreprise
Les auto-entrepreneurs font souvent face à des fluctuations d’activité qui peuvent nécessiter un soutien temporaire sans engager de salarié à long terme. Dans ce cas, faire appel à des intérimaires par l’intermédiaire d’agences spécialisées est une formule adaptée.
Voici comment cela fonctionne concrètement :
- L’auto-entrepreneur signe un contrat de mise à disposition avec une agence d’intérim.
- L’agence recrute l’intérimaire et conclut avec lui un contrat de mission. L’intérimaire est alors salarié de l’agence.
- La micro-entreprise bénéficie des services du salarié pour la durée et la nature du contrat.
- Enfin, l’auto-entrepreneur paie l’agence d’intérim selon les termes contractuels, sans avoir à gérer directement les formalités de l’embauche ou de la paie.
Cette option présente plusieurs bénéfices :
- Elle permet de ne pas alourdir la gestion administrative, souvent complexe pour une micro-entreprise.
- Ne change pas le statut juridique de l’auto-entreprise.
- Permet de faire face à des besoins ponctuels sans risque social majeur.
Cependant, il faut veiller à :
- Choisir une agence d’intérim réputée et flexible, adaptée aux petites entreprises.
- Vérifier que le coût global reste compatible avec le chiffre d’affaires de la micro-entreprise.
- Respecter les limites de votre plafond annuel de chiffre d’affaires (plus d’infos sur le régime fiscal en 2025).
Ce mode de fonctionnement est une alternative qui concilie pragmatisme et respect du cadre règlementaire pour les auto-entrepreneurs désirant s’appuyer sur de la main-d’œuvre occasionnelle.

Le rôle clé des plateformes numériques pour les auto-entrepreneurs dans l’embauche indirecte
Le développement accéléré du numérique a favorisé l’émergence de nombreuses plateformes qui facilitent le travail indépendant et la sous-traitance. Les auto-entrepreneurs peuvent recourir à ces outils pour externaliser des missions ponctuelles ou continues sans embaucher de salariés au sens traditionnel.
Quelques exemples populaires en 2025 :
- Malt, favorisant la mise en relation pour des missions freelances.
- Fiverr, pour des prestations rapides et spécialisées.
- Upwork, une plateforme internationale où l’auto-entrepreneur peut déléguer à des experts à travers le monde.
- HelloAsso, particulièrement prisée pour les projets associatifs ou communautaires.
Ces plateformes permettent d’éviter les contraintes administratives liées à l’embauche et d’optimiser sa gestion en toute légalité. Elles sont aussi un moyen de diversifier les compétences disponibles sans passer par une gestion lourde.
Plateforme | Type de services | Avantages pour l’auto-entrepreneur |
---|---|---|
Malt | Consultants, freelances métiers | Flexibilité, expertise variée, contrats clairs |
Fiverr | Prestations rapides, créatives | Tarifs attractifs, diversité des offres |
Upwork | Projets internationaux | Large choix, gestion de projets dématérialisée |
HelloAsso | Projets associatifs, soutien bénévole | Mise en réseau, solidarité |
Une utilisation rigoureuse et organisée de ces plateformes peut s’intégrer parfaitement dans la stratégie de développement d’une micro-entreprise, sans rompre la légèreté administrative du statut.
Comprendre les obligations administratives et comptables liées à l’embauche en micro-entreprise
Si l’embauche d’un vrai salarié est techniquement exclue, la question des obligations liées à la gestion éventuelle d’un personnel ou la sous-traitance régulière demeure essentielle pour continuer à grandir.
Les auto-entrepreneurs doivent être vigilants sur plusieurs points :
- Déclarations sociales : En cas d’embauche indirecte via sous-traitance, facturation et déclaration à l’URSSAF restent obligatoires mais simplifiées.
- Fiscalité : Les factures émises par les sous-traitants doivent comporter les mentions obligatoires selon la réglementation 2025 (en savoir plus).
- Respect des plafonds : Le chiffre d’affaires annuel de la micro-entreprise ne doit pas excéder 77 700 € dans la prestation de service, ni 188 700 € dans la vente de marchandises.
- Assurance : Souscrire à une assurance responsabilité civile professionnelle adaptée est fortement recommandé pour se protéger en cas de litige.
- Gestion du temps : Organiser son activité pour ne pas perdre la maîtrise sur la qualité et la relation client.
Obligation | Détail | Conséquence |
---|---|---|
Déclaration à l’URSSAF | Déclaration des revenus, versement des cotisations sociales | Obligation annuelle sous peine de pénalités |
Facturation conforme | Mention du numéro SIRET, nature de la prestation, TVA éventuelle | Validité des factures et droit à rémunération |
Respect du plafond | Revue annuelle du chiffre d’affaires | Requalification du régime si dépassement |
Pour approfondir ces points, rendez-vous sur la page dédiée aux charges à connaître pour un auto-entrepreneur et sur les conseils pour bien gérer sa relation avec l’URSSAF.

Portage salarial : une alternative à l’embauche pour l’auto-entrepreneur
Le portage salarial séduit de plus en plus d’auto-entrepreneurs qui souhaitent proposer des prestations ou s’appuyer sur des compétences externes sans engager un salarié directement. Cette solution hybride combine la liberté du freelance avec le cadre sécurisé du salariat.
Les principales caractéristiques du portage salarial sont :
- L’auto-entrepreneur ou le consultant est salarié d’une société de portage, qui gère la facturation et les charges sociales.
- Le portage permet d’accéder à des avantages sociaux proches de ceux du salarié classique (assurance chômage, retraite, mutuelle).
- Cela libère l’auto-entrepreneur des contraintes administratives complexes liées à l’embauche.
- La rémunération est calculée après déduction des frais de gestion et des charges sociales.
Pour les micro-entrepreneurs n’ayant pas la capacité ou l’envie d’employer directement, le portage salarial peut représenter un compromis intéressant pour externaliser des missions tout en garantissant un cadre juridique sécurisé.
L’utilisation de compétences en portage, avec des plateformes comme Malt ou via d’autres solutions digitales, facilite la croissance sans risque social.
Rôle de Pôle Emploi et aides pour l’embauche en auto-entreprise
Les dispositifs d’accompagnement et d’aide à l’embauche sont également essentiels à connaître dans ce contexte. Pôle Emploi joue un rôle central, notamment pour les auto-entrepreneurs qui souhaitent recruter un apprenti ou intégrer un intérimaire.
Par exemple :
- Pôle Emploi peut orienter vers des dispositifs de formation et d’aide à l’embauche d’apprentis.
- Des aides financières, comme les exonérations de charges ou primes à l’embauche, peuvent être accessibles sous conditions.
- Le service propose également un accompagnement personnalisé pour les démarches RH et administratives.
Ces aides contribuent à alléger les coûts et sécuriser le développement de la micro-entreprise, rendant ainsi possible une embauche partielle ou temporaire.
Aide | Public concerné | Objectifs | Modalités |
---|---|---|---|
Aide à l’embauche d’un apprenti | Auto-entrepreneurs, PME | Favoriser l’alternance et la qualification | Soutiens financiers et exonérations fiscales |
Primes à l’intérim | Petites entreprises | Répondre à un besoin temporaire | Aide au financement partiel des coûts intérimaires |
Accompagnement RH | Auto-entrepreneurs | Simplifier les démarches administratives | Conseils personnalisés |
Pour connaître les dispositifs régulièrement mis à jour, visitez le site officiel de Pôle Emploi dédié aux auto-entrepreneurs.
Les limites à la pratique de l’embauche et astuces pour s’en affranchir
Malgré les solutions alternatives, il est essentiel d’avoir conscience des limites réelles lorsque l’on souhaite embaucher en auto-entreprise :
- La micro-entreprise ne peut légalement pas embaucher de salariés comme une société classique.
- La gestion administrative liée à l’embauche peut vite devenir lourde et incompatible avec le régime simplifié.
- Le dépassement du plafond de chiffre d’affaires dû à l’embauche risque une requalification du régime fiscal de l’entreprise.
Cependant, plusieurs astuces peuvent aider à contourner ces blocages :
- Privilégier la sous-traitance avec d’autres auto-entrepreneurs, ce qui est économique et simple juridiquement.
- Passer par des agences d’intérim ou du portage salarial pour intégrer des compétences sans embauche formelle.
- Profiter des aides publiques et du soutien de Pôle Emploi pour alléger les coûts liés aux contrats d’apprentissage ou missions temporaires.
Ces alternatives permettent non seulement de rester dans le cadre légal mais aussi d’optimiser la croissance et la gestion humaine de son activité sans se disperser dans des formalités lourdes.

Tableau récapitulatif des moyens d’embaucher pour un auto-entrepreneur
Mode d’embauche | Possibilité | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|
Embauche directe | Non | Simple statut | Illégal et risqué juridiquement |
Contrat d’apprentissage | Oui, sous conditions | Flexibilité et aides financières | Obligations légales et rémunération minimale |
Intérim via agence | Oui | Gestion simplifiée, souplesse | Coût et dépendance de l’agence |
Portage salarial | Oui (externalisation) | Cadre légal sécurisé, avantages sociaux | Frais de gestion et perte de marge |
Sous-traitance auto-entrepreneur | Oui | Maintien du statut simplifié, flexibilité | Pas de contrôle direct sur la gestion du prestataire |
Réponses aux questions fréquentes : ce que vous devez savoir avant d’embaucher comme auto-entrepreneur
- Un auto-entrepreneur peut-il embaucher un salarié en CDI ou CDD ?
Non, le statut micro-entreprise ne permet pas l’embauche directe d’un salarié en CDI ou CDD. - Comment embaucher un apprenti en tant qu’auto-entrepreneur ?
Il faut signer un contrat d’apprentissage, respecter les conditions d’âge, de formation et assurer la rémunération minimale fixée par la loi. - Est-il possible de faire appel à un intérimaire ?
Oui, en passant par une agence d’intérim qui est responsable juridiquement de l’intérimaire. - Qu’est-ce que le portage salarial et comment peut-il aider ?
Le portage salarial permet d’externaliser des missions tout en bénéficiant d’un cadre légal sécurisé et d’avantages sociaux. - Quelles plateformes peuvent aider un auto-entrepreneur à externaliser des missions ?
Malt, Fiverr, Upwork, et HelloAsso sont parmi les plateformes les plus utilisées en 2025 pour trouver des freelances ou sous-traitants.