Chaque année, des milliers de salariés en France se retrouvent confrontés à un arrêt maladie, une situation qui peut engendrer stress et questionnements. Que couvre la Sécurité Sociale et quel rôle joue l’employeur ? Comment assurer la continuité financière quand le travail s’interrompt ? À travers cet article, découvrez en profondeur les mécanismes d’indemnisation, du versement des Indemnités Journalières (IJ) aux dispositions particulières offertes par certaines conventions collectives ou accords d’entreprise. S’appuyant sur les règles actuelles en 2025, enrichi par des exemples concrets et des liens vers des ressources complémentaires, ce guide s’adresse aussi bien aux salariés qu’aux recruteurs et aux responsables RH soucieux de maîtriser les enjeux liés à l’arrêt maladie.
Le rôle clé de la Sécurité Sociale et des Indemnités Journalières lors d’un arrêt maladie
Lorsqu’un salarié est contraint de suspendre son activité en raison d’un cas médical, c’est principalement à la Sécurité Sociale que revient la responsabilité d’assurer une indemnisation contre la perte financière résultant de cet arrêt. Cette indemnisation prend la forme d’Indemnités Journalières (IJ) versées par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM), qui est la branche locale de l’Assurance Maladie en charge d’appliquer ces prestations. Depuis plusieurs années, les règles d’éligibilité et de calcul de ces IJ ont évolué pour mieux sécuriser les salariés en difficulté.
Essentielle, la procédure débute dès l’émission de l’arrêt de travail par un médecin, qui peut également qualifier un congé pathologique quand cela est nécessaire, notamment en cas de maladie gravissime ou de situation cliniquement complexe. Le salarié doit transmettre dans les 48 heures cet arrêt à son employeur et à sa CPAM, déclenchant ainsi le processus d’étude de la demande d’indemnisation.
Les conditions à remplir pour bénéficier des Indemnités Journalières
Pour percevoir ces IJ, plusieurs critères sont examinés, portés par la volonté d’équité entre les assurés. Parmi eux :
- La durée minimum de cotisation à la Sécurité Sociale, variant autour de 150 heures ou 600 heures sur les 3 ou 12 derniers mois selon la situation.
- Le respect du délai de carence, fixé à trois jours d’arrêt non indemnisés.
- La justification médicale irréfutable de l’arrêt par l’avis du médecin traitant ou spécialiste.
Au-delà de ces conditions administratives, les IJ sont calculées sur la base du salaire des trois derniers mois, plafonné au plafond de la Sécurité Sociale (41,47 euros bruts par jour à ce jour). Une méthode rigoureuse encourage les salariés à garder une traçabilité claire de leurs bulletins de paie et à bien comprendre la différence entre salaire brut et net, un point expliqué en détail ici : Comprendre la différence entre salaire brut et net.
Critère | Description | Conséquence |
---|---|---|
Délai de carence | 3 jours d’arrêt sans indemnisation | Délai avant versement des IJ |
Ancienneté requise | 150 à 600 heures de travail dans les derniers mois | Validation du droit aux IJ |
Base de calcul | Salaire brut des 3 derniers mois plafonné | Montant journalier plafond |
Grâce à ces indices, salariés et employeurs disposent d’un cadre fiable pour anticiper l’impact financier d’un arrêt maladie.

Le maintien de salaire par l’employeur : conditions et limites en 2025
Parallèlement à l’intervention de la CPAM, l’employeur joue un rôle fondamental dans le soutien au salarié malade. Le maintien de salaire est une pratique prévue dans la plupart des conventions collectives et peut être obligatoire dans certains cas selon les textes en vigueur. Il implique que l’employeur verse, durant l’arrêt, un complément visant à pallier la différence entre les Indemnités Journalières et le salaire habituel.
Ce dispositif ne s’applique pas à tous les salariés de la même manière. Par exemple, en 2025, seul un salarié justifiant d’une ancienneté de plus de 31 ans peut prétendre à un maintien de salaire à hauteur de 90 % pendant un maximum de 90 jours. Passé ce délai, la perte de revenu devient effective, ce qui souligne l’importance de bien connaître les accords locaux et les cahiers des charges internes qui peuvent offrir des garanties supplémentaires.
Les modalités pratiques du versement du maintien de salaire
Le complément de salaire est versé directement par l’employeur, qui le mentionne clairement sur le bulletin de paie comme un salaire classique. Lorsque la subrogation est mise en place, cette organisation permet par ailleurs au salarié de continuer d’être rémunéré normalement durant toute la durée de l’arrêt, avec la CPAM versant les indemnités directement à l’employeur. Cette procédure simplifie grandement la gestion administrative.
Dans ce contexte, plusieurs points clés méritent d’être pris en compte :
- La durée maximale et le taux de maintien dépendent souvent de la convention collective et de la politique interne.
- Le calcul s’effectue en fonction de la rémunération brute, souvent complétée d’avantages en nature si prévus.
- En cas d’absence prolongée, il est crucial de communiquer régulièrement avec le service RH pour anticiper tout changement dans les droits.
Critère | Détails | Impact sur le salarié |
---|---|---|
Durée de maintien | Maximum 90 jours pour ancienneté >31 ans | Limite du maintien de salaire |
Taux | 90 % du salaire brut | Complément versé par employeur |
Versement | Direct sur bulletin de paie | Visible et traçable |
Cette organisation témoigne d’une gestion responsable et humaine, essentielle pour préserver la santé financière du salarié affecté.
Les implications juridiques de l’arrêt maladie pour les salariés en CDI
Le statut spécifique du salarié en Contrat à Durée Indéterminée (CDI) présente des règles particulières pour la gestion de l’arrêt maladie. Celui-ci doit respecter certains impératifs légaux dès que l’arrêt est prononcé, notamment :
- Informer son employeur sans délai, idéalement dans les 48 heures.
- Transmettre l’arrêt de travail à la CPAM pour déclencher le versement des indemnités.
- Respecter les consignes liées aux horaires de sortie durant l’arrêt, afin de ne pas compromettre ses droits.
Le non-respect de ces obligations peut conduire à des sanctions disciplinaires allant jusqu’au licenciement. Pour approfondir ces règles, le site DREETS offre des orientations précises sur le sujet, notamment concernant les heures de sortie : Arrêts maladie : les obligations concernant les heures de sortie.
Le maintien et la subrogation : une gestion encadrée
En CDI, la subrogation est une option très utilisée par les employeurs pour faciliter le paiement du salaire. Ce système permet au salarié de toucher normalement son salaire complet, tandis que l’employeur récupère ensuite les sommes versées sous forme d’indemnités journalières auprès de la Sécurité Sociale. Cette méthode combine sécurité financière et simplification administrative.
Il faut noter également que les syndicalistes sont souvent présents pour rappeler les droits liés à ces dispositifs et aider à la négociation des conventions collectives sur ce thème.
Étape | Action du salarié | Conséquence opérationnelle |
---|---|---|
Information | Informer l’employeur en 48 h | Démarrage du processus interne |
Transmission | Envoyer l’arrêt à la CPAM | Mise en route de versements IJ |
Respect des règles | Respecter les horaires de sortie | Maintien des droits au bénéfice des IJ |
Comprendre les limites et compatibilités des indemnités journalières avec d’autres revenus
En 2025, un questionnement fréquent est celui du cumul des indemnités journalières avec d’autres sources de revenu. Ce point est essentiel pour éviter toute situation de surcompensation ou de fraude involontaire. La réglementation encadre cela de manière stricte, avec des règles évolutives que chaque assuré doit connaître.
Les cas d’incompatibilité connus
En général, les Indemnités Journalières ne peuvent pas être cumulées avec :
- L’allocation chômage : les deux prestations sont alternatives en cas de rupture ou d’interruption involontaire de travail.
- Les indemnités maladie maternité ou liées à un accident du travail ou maladie professionnelle : ces dispositifs sont pensés pour se substituer les uns aux autres plutôt que se combiner.
- Certains revenus d’activité concurrente qui dépasseraient des seuils légaux.
A contrario, il demeure possible de cumuler IJ et activités spécifiques, notamment :
- Emploi-retraite ou régime de retraite progressive.
- Pensions d’invalidité dans certains cas.
Pour toute situation particulière, s’adresser à sa CPAM ou consulter un expert RH reste la meilleure recommandation, afin de bénéficier d’un conseil personnalisé.
Cas | Cumul possible | Précisions |
---|---|---|
Allocation chômage | Non | Alternative, pas cumul |
Indemnités maternité | Non | Ne se cumule pas |
Emploi-retraite | Oui | Possible sous conditions |
L’importance de la mutuelle et des assurances complémentaires en cas d’arrêt maladie
Si la Sécurité Sociale et l’employeur assurent une indemnisation partielle ou totale, il ne faut pas sous-estimer le rôle des mutuelles et assurances complémentaires. Ces acteurs peuvent intervenir pour améliorer significativement le niveau de remboursement et le maintien du revenu durant l’arrêt.
En effet, certains contrats proposent des compléments couvrant :
- La différence entre les indemnités journalières de la Sécurité Sociale et le salaire habituel.
- Des remboursements rapides sur des frais médicaux non pris en charge.
- Une assistance supplémentaire en cas de maladie de longue durée, avec parfois une aide à la gestion administrative.
Il est conseillé de revoir annuellement son contrat, surtout en cas de changement d’emploi ou de situation médicale, afin d’assurer une adéquation optimale à ses besoins.
Type d’intervention | Exemple | Avantage clé |
---|---|---|
Maintien complet du salaire | Contrats de prévoyance entreprise | Garantie financière fiable |
Remboursements médicaux | Complémentaires santé personnalisées | Moins d’effort financier personnel |
Assistance administrative | Services dédiés aux assurés | Gain de temps important |
Pour comprendre le rôle essentiel des mutuelles dans le management des arrêts maladies, consulter aussi : Le métier de préparateur en pharmacie, qui révèle souvent l’importance du conseil et de la gestion dans ce secteur.

Les bonnes pratiques RH pour gérer efficacement les arrêts maladies dans l’entreprise
Pour réussir à concilier respect du salarié et nécessité économique, les dirigeants et responsables des ressources humaines doivent adopter des stratégies précises. L’un des axes majeurs en 2025 est de s’appuyer sur un dialogue ouvert et des procédures claires, évitant les tensions et les incompréhensions. L’appui du syndicat et le respect des préconisations des DREETS sont fortement recommandés.
Parmi les bonnes pratiques les plus courantes, on peut citer :
- Informer régulièrement le salarié sur ses droits et obligations.
- Mettre en place un suivi personnalisé en respectant la confidentialité.
- Favoriser le recours à des visites médicales de reprise appropriées.
- Veiller à l’adaptation du poste de travail ou à une reconversion éventuelle en cas de limitations durables.
L’anticipation est au cœur de ces démarches. Elle permet notamment de limiter les risques juridiques liés à un licenciement pour inaptitude, sujet traité avec précision ici : Les implications légales d’un licenciement pour inaptitude.
Action RH | Objectif | Résultat attendu |
---|---|---|
Dialogue ouvert | Maintenir la confiance | Meilleure gestion du stress |
Suivi personnalisé | Adaptation aux besoins | Retour optimisé à l’emploi |
Visites médicales | Prévention des risques | Limitation des arrêts répétés |
Le cadre réglementaire des arrêts maladie : textes clés et évolutions
La bonne compréhension des droits en cas d’arrêt maladie repose sur la connaissance des principales sources législatives et réglementaires qui encadrent le système. En 2025, ce cadre reste principalement fixé par les articles suivants :
- Articles L313-1 à L313-6 du Code de la Sécurité Sociale relatifs à l’indemnisation des absences pour maladie ou accident.
- Articles R323-1 à R323-12 du Code de la Sécurité Sociale qui détaillent les modalités d’application pratique.
- Articles L1226-1 et L1226-1-1 du Code du Travail organisant la protection du salarié malade et les contraintes qui s’imposent à l’employeur.
Cet encadrement légal est complété par les dispositions spécifiques des conventions collectives, très souvent déterminantes pour améliorer les conditions sociales des salariés et assurer un réel maintien du pouvoir d’achat.
Un point d’attention en 2025 porte sur les nouveautés apportées par les récentes circulaires de la CPAM et de la Assurance Maladie concernant les arrêts maladie. Celles-ci renforcent la nécessité d’une transmission rapide et d’une rigueur accrue dans l’établissement des dossiers d’indemnisation.
Source | Objet | Importance pratique |
---|---|---|
Code de la Sécurité Sociale (L313-1 à L313-6) | Indemnisation des arrêts maladie | Base juridique essentielle |
Code de la Sécurité Sociale (R323-1 à R323-12) | Modalités d’application | Règles précises à suivre |
Code du Travail (L1226-1 et L1226-1-1) | Protection du salarié | Garantie contre les abus |
Questions fréquentes pour bien gérer un arrêt maladie et ses indemnités
- Comment se passe un arrêt maladie en CDI ?
Le salarié en CDI doit informer son employeur sous 48 heures et envoyer l’arrêt à la CPAM. Le délai de carence de trois jours s’applique avant le versement des Indemnités Journalières. Selon la convention collective, un maintien de salaire et la subrogation peuvent être proposés. - Peut-on cumuler les indemnités journalières d’arrêt maladie avec d’autres revenus ?
Non pour l’essentiel des revenus d’arrêt comme l’allocation chômage ou les indemnités maternité. Oui pour des situations spécifiques comme l’emploi-retraite, la retraite progressive ou certaines pensions d’invalidité. - Comment toucher 100 % de son salaire en arrêt maladie ?
Il faut un accord conventionnel ou un régime de prévoyance qui complète les IJ pour maintenir le salaire intégral. La subrogation par l’employeur est souvent utilisée pour faciliter ce dispositif. - Que faire en cas d’arrêt maladie prolongé ?
Communiquer régulièrement avec l’employeur, anticiper les visites médicales de reprise, et s’informer sur les droits de maintien de salaire qui peuvent varier selon l’ancienneté. - Quels sont les droits à l’indemnisation pour un congé pathologique ?
Ce congé spécifique peut donner droit à des indemnités journalières spécifiques, sous conditions médicales justifiées, et souvent liées à une maternité ou une maladie grave.