Comprendre le statut de marchand de biens : définition et cadre juridique
Le métier de marchand de biens est au cœur du secteur immobilier et repose sur l’achat-revente de biens afin de générer une plus-value. Mais qu’entend-on exactement par ce statut ? Juridiquement, un marchand de biens est un commerçant qui acquiert des immeubles, terrains ou fonds de commerce dans le but de les revendre rapidement avec un bénéfice. Ce cadre commercial implique des règles précises qui ne doivent pas être prises à la légère.
Le statut juridique de marchand de biens s’inscrit dans la catégorie des activités commerciales. Il nécessite donc une inscription au registre du commerce et des sociétés, avec des obligations comptables, fiscales et sociales claires. Le non-respect de ces contraintes peut engendrer des sanctions lourdes. Par exemple, la requalification d’une activité en activité professionnelle non déclarée expose à des redressements fiscaux et sociaux conséquents.
Au-delà de la définition, connaître le périmètre juridique du métier est essentiel pour exercer en toute conformité. Cela implique aussi de comprendre les distinctions avec d’autres professions immobilières proches, comme promoteur immobilier ou agent immobilier. Le marchand de biens agit souvent en professionnel indépendant ou via des sociétés dédiées (SARL, SAS), ce qui influence fortement son organisation et sa fiscalité.
Une anecdote vécue illustre bien ce point : un entrepreneur lancé dans l’achat-revente sous un régime d’auto-entrepreneur a rapidement dû renoncer à ce choix après avoir dépassé les plafonds de chiffre d’affaires et confronté des limites fortes en matière de TVA immobilière. Cette expérience démontre combien le choix du statut juridique est une étape stratégique majeure dans la réussite d’une activité de marchand de biens.
Pour approfondir la compréhension des différents types d’entreprises adaptés à votre activité, il est recommandé d’étudier les spécificités légales et pratiques qui régissent ce métier en 2025.

Les statuts juridiques adaptés au marchand de biens : auto-entrepreneur, entreprise individuelle et société
Choisir le bon statut juridique est une étape décisive dans le parcours d’un marchand de biens. Parmi les options disponibles, le statut d’auto-entrepreneur attire souvent les débutants pour sa simplicité administrative. Cependant, il est important de comprendre ses limites :
- Plafonds de chiffre d’affaires : pour la revente de biens immobiliers, le seuil est fixé à 188 700 € par an. En cas de dépassement sur deux années, le basculement vers une entreprise individuelle classique est obligatoire.
- Responsabilité patrimoniale : depuis mai 2022, le patrimoine personnel est protégé par défaut pour les dettes nées après cette date, mais reste vulnérable pour les créances antérieures.
- Règles de TVA : l’activité de marchand de biens est soumise à la TVA sur marge, incompatible avec la franchise en base de TVA dont bénéficie l’auto-entrepreneur.
Ainsi, si l’auto-entrepreneur peut servir de tremplin pour tester l’activité, la montée en charge impose souvent de migrer vers une structure plus adaptée. C’est pourquoi beaucoup optent pour une société commerciale (SARL, SAS) qui offre une meilleure protection juridique, une gestion fiscale optimisée et la possibilité de déduire les charges.
À noter : la création d’une Société Civile Immobilière (SCI) n’est généralement pas adaptée à l’activité de marchand de biens car une SCI est une société civile et non commerciale, ce qui interdit d’exercer directement une activité commerciale d’achat-revente. La SCI est plutôt adaptée à la gestion patrimoniale immobilière destinée à la location non meublée.
Le tableau ci-dessous synthétise les différences principales entre auto-entrepreneur, entreprise individuelle classique et société commerciale pour un marchand de biens :
| Statut | Plafond CA | Responsabilité | TVA | Fiscalité | Adapté pour croissance |
|---|---|---|---|---|---|
| Auto-entrepreneur | 188 700 € | Patrimoine protégé après 2022 | Franchise, incompatible TVA immobilière | BIC micro-entreprise | Non |
| Entreprise individuelle | Sans plafond | Patrimoine séparé avec EIRL | Soumis TVA sur marge | BIC réel simplifié ou normal | Oui |
| Société (SARL, SAS) | Sans plafond | Responsabilité limitée aux apports | Soumis TVA sur marge | Impôt sur société ou IR | Oui |
En vous appuyant sur des guides détaillés sur la TVA et le régime fiscal, vous serez mieux préparé à choisir la structure la plus adaptée à votre activité.

Les obligations fiscales et comptables liées au statut marchand de biens
La fiscalité est un axe incontournable pour toute activité professionnelle, et particulièrement pour les marchands de biens. Lorsqu’on parle de fiscalité dans ce secteur, plusieurs enjeux doivent être maîtrisés :
- Imposition des bénéfices : comme activité commerciale, les revenus générés par l’achat revente de biens immobiliers sont imposés au titre des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Le choix entre régime réel simplifié ou normal dépend du volume d’affaire.
- Plus-value immobilière : la revente s’accompagne généralement d’une plus-value imposable, avec des règles spécifiques selon que l’opération est régulière (activité professionnelle) ou occasionnelle.
- TVA immobilière : la TVA sur marge joue un rôle majeur. Elle permet de ne payer la TVA que sur le profit réalisé, ce qui peut alléger significativement l’imposition.
Une mauvaise gestion fiscale peut coûter cher. Par exemple, un marchand de biens ayant omis de déclarer correctement ses opérations a dû régler un redressement lourd, assorti de pénalités et intérêts de retard. Ce cas souligne l’obligation d’être rigoureux en matière de comptabilité et de déclarations fiscales.
En parallèle, il est crucial de mettre en place une comptabilité fiable qui retrace clairement chaque opération immobilière. Ce suivi facilite non seulement la gestion interne mais permet aussi de répondre aux contrôles éventuels des administrations fiscales.
Pour aller plus loin, vous pouvez consulter des ressources précises sur l’évaluation du bénéfice et ses implications fiscales pour affiner votre gestion.

Les démarches administratives et régulations à connaître pour exercer comme marchand de biens
L’activité de marchand de biens est encadrée par une réglementation stricte qui vise à sécuriser les transactions immobilières, protéger les parties et garantir la transparence du marché. Parmi les étapes incontournables :
- Immatriculation au registre du commerce : toute activité commerciale doit être déclarée, et le marchand de biens n’y fait pas exception. L’inscription permet de bénéficier d’un numéro SIREN et de respecter les obligations commerciales.
- Obtention des autorisations nécessaires : selon la nature des opérations (vente, construction, lotissement), des autorisations d’urbanisme ou des permis peuvent être requis.
- Respect des normes : conformité aux règles d’urbanisme, sécurité des bâtiments, diagnostics immobiliers obligatoires sont autant de contraintes légales à anticiper.
Les entrepreneurs novices dans cette activité auront avantage à consulter des supports explicatifs, comme les délais de paiement et obligations liées aux factures afin de bien maîtriser le circuit administratif et financier propre à cette activité.
Le non-respect de ces règles peut entraîner des sanctions administratives et fiscales. Il est aussi conseillé de bien définir ses conditions générales de vente et de respecter la réglementation sur la publicité immobilière pour bâtir une activité solide et sereine. C’est une question de réputation professionnelle et de durabilité commerciale.
Autonomie et gestion du patrimoine dans l’activité de marchand de biens
La protection du patrimoine personnel est une préoccupation majeure pour quiconque se lance comme marchand de biens. La loi permet aujourd’hui de préserver son patrimoine privé en cas de difficultés professionnelles, mais les modalités varient grandement selon le statut choisi :
- Dans une entreprise individuelle classique, il est possible de déclarer une affectation de patrimoine professionnel via un statut EIRL, ce qui isole certains biens des créanciers professionnels.
- Dans une société, la responsabilité est limitée aux apports, ce qui protège automatiquement le patrimoine personnel sauf cas particuliers.
- Le régime d’auto-entrepreneur protège le patrimoine à partir de créances nées après mai 2022, mais pour les dettes plus anciennes, le risque reste.
Prendre conscience de ces enjeux permet de mieux anticiper les risques et d’établir une stratégie patrimoniale claire. Par exemple, certains marchands préfèrent acquérir via des sociétés distinctes (filiales) pour segmenter les risques entre différentes opérations, ce qui renforce la protection globale.
La gestion patrimoniale ne se limite pas à la sécurité. Il faut également envisager la transmission, l’optimisation fiscale du patrimoine immobilier, ou encore la constitution d’un portefeuille équilibré. Des outils comme la SCI peuvent jouer un rôle complémentaire, notamment pour la détention de biens à vocation locative.
Pour mieux appréhender le fonctionnement juridique des SCI et leur impact sur le patrimoine, vous pouvez consulter le guide complet sur la SCI en 2025.

Stratégies d’achat-revente : conseils pratiques pour maximiser la plus-value
Au cœur de l’activité d’un marchand de biens, l’art de l’achat-revente exige une maîtrise rigoureuse des mécanismes économiques et juridiques. Voici quelques conseils pour assurer une plus-value optimale :
- Analyse du marché : Un bon marchand de biens anticipe les tendances immobilières locales et nationales, identifie les quartiers porteurs et les biens sous-évalués.
- Dimensionnement de l’investissement : Choisir des biens à fort potentiel de transformation ou à proximité de projets urbains est souvent gage de plus-value.
- Diagnostic et travaux : Réaliser l’état des lieux précis permet d’estimer les travaux nécessaires, qui une fois réalisés peuvent valoriser considérablement le bien.
- Optimisation fiscale : Profiter des mécanismes comme la TVA sur marge, les modalités d’amortissement ou les déficits fonciers peut améliorer la rentabilité nette.
- Réseaux : S’entourer d’experts (notaires, agents immobiliers, banques, artisans) est un facteur clé qui facilite la réussite.
Un exemple parlant concerne un marchand d’origine régionale qui a détecté une zone en plein renouveau urbain. Grâce à un achat ciblé et une rénovation bien orchestrée, il a revendu ses biens avec un bénéfice supérieur à 25 %, tout en respectant les règles fiscales en vigueur. Ce type d’expérience démontre que les stratégies d’achat-revente doivent allier rigueur, anticipation et capacité d’adaptation.
Les avantages et inconvénients du statut de marchand de biens
Se lancer dans le métier de marchand de biens présente des atouts indéniables, mais aussi quelques contraintes auxquelles il faut être préparé :
- Avantages :
- Possibilité de réaliser des plus-values importantes en peu de temps.
- Flexibilité d’organisation selon la taille et la nature des opérations.
- Évolution dynamique grâce à des stratégies diversifiées (ex : scission d’opérations, joint-ventures, etc.).
- Protection patrimoniale importante dans une société adaptée.
- Possibilité de réaliser des plus-values importantes en peu de temps.
- Flexibilité d’organisation selon la taille et la nature des opérations.
- Évolution dynamique grâce à des stratégies diversifiées (ex : scission d’opérations, joint-ventures, etc.).
- Protection patrimoniale importante dans une société adaptée.
- Inconvénients :
- Complexité du cadre fiscal et réglementaire.
- Nécessité de fonds propres parfois importants pour financer les opérations.
- Risque financier élevé si l’investisseur ne maîtrise pas le marché et les coûts.
- Obligations administratives et comptables contraignantes.
- Complexité du cadre fiscal et réglementaire.
- Nécessité de fonds propres parfois importants pour financer les opérations.
- Risque financier élevé si l’investisseur ne maîtrise pas le marché et les coûts.
- Obligations administratives et comptables contraignantes.
En dépit de ces contraintes, le métier de marchand de biens reste une voie attractive qui combine passion de l’immobilier et esprit entrepreneurial. Bien informé et accompagné, le professionnel trouve dans ce secteur un terrain propice à l’expertise et à la croissance.
Pour mieux comprendre les charges sociales à anticiper dans votre projet, vous pouvez visiter ce guide complet sur les cotisations sociales.
Utiliser la SCI et ses dérivés pour optimiser l’activité de marchand de biens
Bien que la SCI ne soit pas idéale pour mener directement une activité commerciale d’achat-revente, des montages spécifiques permettent d’exploiter ses avantages patrimoniaux pour optimiser l’activité :
- SCI pure : destinée à la détention de biens locatifs, elle permet une gestion patrimoniale souple mais ne peut pas exercer l’activité commerciale.
- SCI Construction Vente (SCCV) : spécifique à la construction et revente, elle s’adapte à une opération immobilière unique. Créer une SCCV pour chaque projet favorise la gestion des risques isolés.
- Montages mixtes : certains marchands combinent une SCI pour la gestion locative avec une société commerciale pour les opérations de revente.
Ce type de structuration mérite une étude approfondie avec un expert-comptable ou un avocat fiscaliste, afin d’optimiser la fiscalité et la protection juridique. Par exemple, une décision éclairée sur le choix entre SCI classique et SCCV peut réduire fortement la fiscalité sur les plus-values.
Vous pourrez mieux comprendre ces mécanismes en consultant ce guide complet sur la SCI.
Peut-on exercer l’activité de marchand de biens en auto-entrepreneur ?
Oui, il est possible de débuter sous le statut d’auto-entrepreneur, mais ce statut a des limites importantes notamment en matière de chiffre d’affaires, de TVA et de protection patrimoniale. À moyen terme, une structure commerciale est préférable.
La SCI est-elle adaptée à une activité de marchand de biens ?
La SCI n’est pas adaptée pour l’achat-revente classique, car elle ne peut pas exercer une activité commerciale. Par contre, des formes spécifiques comme la SCI Construction Vente (SCCV) peuvent être utilisées pour des opérations ponctuelles.
Comment optimiser la fiscalité en tant que marchand de biens ?
La fiscalité s’optimise par le choix du régime fiscal, la gestion précise de la TVA sur marge, la déduction des charges réelles et la structuration juridique. Un accompagnement expert est fortement conseillé.
Quelles sont les principales obligations administratives d’un marchand de biens ?
Il doit s’inscrire au registre du commerce, respecter les normes d’urbanisme, présenter tous les diagnostics immobiliers et suivre strictement les règles de facturation et de déclaration fiscale.
Comment protéger son patrimoine personnel dans cette activité ?
En choisissant une société à responsabilité limitée ou en déclarant un patrimoine affecté en entreprise individuelle (EIRL), le professionnel peut isoler ses biens personnels pour limiter ses risques.
