Faire évoluer le montant d’un loyer en fonction de l’inflation ou des fluctuations économiques est une démarche aussi courante que réglementée. En 2025, l’indexation des loyers, mécanisme clé dans la relation entre propriétaires et locataires, requiert une maîtrise précise des règles et des indices spécifiques. D’autant que ce processus peut devenir source de conflit si mal appliqué. Qu’il s’agisse d’un logement à usage d’habitation, d’un local commercial ou professionnel, comprendre les étapes pour pratiquer l’indexation des loyers permet de sécuriser la relation contractuelle et d’anticiper la gestion budgétaire. Ce guide pratique vous accompagne, du choix de l’indice à la rédaction d’une clause claire dans le bail, en passant par les obligations de notification et les solutions face aux oublis courants.
Comprendre l’Indice de Référence des Loyers (IRL) : base de l’indexation pour les bailleurs et locataires
L’Indice de Référence des Loyers (IRL) publié chaque trimestre par l’Insee, est le principal outil utilisé pour actualiser le montant des loyers dans les baux d’habitation résiduelle. Depuis sa création, cet indice permet d’ajuster les loyers en reflétant l’évolution du coût de la vie sans tomber dans des hausses excessives. En 2025, l’IRL au 1er trimestre est fixé à 145,47. Ce chiffre se base essentiellement sur l’évolution combinée des prix à la consommation (hors tabac), des coûts du logement et des loyers.
Que vous soyez propriétaire ou locataire, il est crucial de saisir les paramètres qui composent cet indice pour mieux négocier et anticiper. Par exemple, un bail signé en 2024 doit voir son loyer révisé en 2025 en fonction de la variation de l’IRL entre les périodes concernées.
Les autres indices à connaître selon votre type de location
Au-delà de l’IRL, d’autres indices spécifiques sont mis en œuvre selon la nature du bail :
- L’indice des Loyers Commerciaux (ILC) : il s’applique aux baux commerciaux, avec une valeur de 135,87 au 1er trimestre 2025. Cet indice prend en compte des variables liées à la conjoncture économique commerciale.
- L’indice des Loyers des Activités Tertiaires (ILAT) : utilisé pour les activités tertiaires et professionnelles, il est à 137,29 en 2025. Pour en savoir plus sur cet indice et son objectif, découvrez notre article détaillé sur l’indice ILAT.
| Indice | Usage | Valeur 1er Trim 2025 |
|---|---|---|
| IRL | Baux d’habitation | 145,47 |
| ILC | Baux commerciaux | 135,87 |
| ILAT | Activités tertiaires | 137,29 |
La connaissance précise de ces indices permet une indexation juste et conforme aux décisions du Ministère de la Transition écologique et aux recommandations de la DGCCRF. N’hésitez pas à consulter régulièrement ces indices publié par l’Insee pour adapter votre loyer.

Rédiger une clause d’indexation claire dans le contrat de location
Un bail bien rédigé, comprenant une clause d’indexation explicite, est la première étape pour garantir une gestion sereine de la révision de loyer. Cette clause doit :
- Identifier précisément l’indice applicable (IRL, ILC ou ILAT selon le bien loué).
- Prévoir la périodicité annuelle obligatoire de la révision à la date convenue.
- Indiquer la date de référence pour le calcul, généralement la date anniversaire du bail.
- Expliquer le mode de calcul à appliquer, pour éviter toute contestation future.
À défaut d’une telle clause, l’indexation ne peut pas être appliquée, ce qui peut freiner l’adaptation du loyer au contexte économique. Pour les locations meublées, pensez à ce guide pratique spécifique pour la rédaction d’un contrat de location meublée.
Dans une expérience terrain, j’ai accompagné des propriétaires qui peinaient à justifier une augmentation du loyer faute de clause précise. Après rédaction et intégration conforme à la loi (article 17-1 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989), ils ont pu aisément appliquer la révision annuelle convenue, évitant des litiges longues durées.
Modèle de clause simple et efficace
Voici un exemple dynamique pour structure votre clause :
- Indice applicable : Le loyer sera révisé annuellement en fonction de l’Indice de Référence des Loyers (IRL) publié par l’Insee.
- Date de révision : La révision interviendra chaque année à la date anniversaire de la signature du présent bail.
- Mode de calcul : La variation de l’indice prise en compte sera celle du même trimestre de l’année précédente comparée à celui du trimestre courant.
Chaque partie, en signant, est ainsi avertie, ce qui sécurise juridiquement le processus.
Calculer l’indexation du loyer : méthode et exemples pratiques
Calculer l’indexation d’un loyer ne s’improvise pas. Parmi les erreurs fréquentes, confondre le loyer charges comprises et le loyer hors charges est monnaie courante. Seul le loyer nu est indexable, les charges ne sont pas révisées via l’IRL.
La formule standard est la suivante :
- Nouveau loyer = Loyer actuel x (Nouvel indice ÷ Ancien indice)
Par exemple, un loyer fixé à 800 € en 2024 avec un indice à 140,72. En 2025, l’IRL est à 145,47. Le nouveau loyer sera :
| Formule | Valeur |
|---|---|
| 800 x (145,47 / 140,72) | 828,25 € |
Ce calcul assuré par des plateformes réputées comme SeLoger, Meilleurs Agents ou PAP, permet aux parties d’avoir des bases précises et évite tout litige.
Pour les baux commerciaux, la méthode est identique, mais l’indice ILC ou ILAT entre en jeu selon le cas – retrouvez les règles détaillées dans cet article sur l’augmentation des loyers dans les baux commerciaux.

Respecter les délais : échéances à ne pas manquer pour le bailleur
Les délais d’application de l’indexation sont strictement encadrés par la loi. Un bailleur dispose d’1 an à compter de la date prévue pour appliquer la révision. Passé ce délai, la possibilité d’augmenter le loyer pour cette année est définitivement perdue. Cela est explicitement confirmé par l’article 17-1 de la loi du 6 juillet 1989.
En cas de retard, le bailleur peut toujours appliquer la révision, mais uniquement pour le reste de la période à venir, à condition d’agir dans les 12 mois suivants la date initiale. Par exemple :
- Date de révision prévue au 1er janvier 2025
- Oubli constaté au 1er juin 2025
- Révision possible pour le loyer à partir de juin 2025, mais pas rétroactive
Cette règle protège les locataires contre une hausse imprévue et rétroactive des loyers. Elle est régulièrement appliquée par la DGCCRF qui veille à la bonne utilisation des indexations.
Que faire en cas d’oubli du bailleur concernant l’indexation des loyers ?
L’oublier ne signifie pas toujours un conflit, mais plutôt une opportunité de réparer proprement l’erreur. La vigilance est primordiale, car ne pas appliquer l’indexation dans l’année fait perdre le droit à la révision pour cette période.
Pour limiter les oublis, plusieurs conseils pratiques :
- Mise en place d’un rappel annuel—via une application de gestion locative ou un calendrier partagé.
- Utilisation des outils en ligne comme ceux proposés par Bercy Infos ou l’ANIL.
- Consultation régulière des indices publiés par l’Insee et des évolutions législatives.
Dans les cas où l’oubli est détecté à temps, n’hésitez pas à informer le locataire clairement avant d’appliquer la mise à jour du loyer.
| Situation | Délai d’action | Effet |
|---|---|---|
| Indexation oubliée et délai dépassé | Plus de 1 an passé | Révision perdue pour l’année |
| Indexation oubliée mais moins d’un an | Moins de 12 mois | Révision possible pour la période restante |

Implications de l’indexation lors du renouvellement du bail
Lorsque le bail est renouvelé, l’indexation continue normalement si elle est prévue dans le contrat initial. Le nouveau bail garde la clause d’indexation inchangée, évitant ainsi toute remise en cause automatique de la formule de calcul.
Cependant, le bailleur peut proposer une augmentation indépendante de l’indexation :
- si d’importants travaux ont été réalisés, améliorant significativement la qualité ou la performance énergétique du logement.
- si le marché local justifie une revalorisation du loyer au-delà de l’évolution de l’indice.
Cette augmentation, appelée « loyer de renouvellement », est soumise à des règles précises encadrées par la Fnaim et d’autres acteurs du secteur. Elle doit être négociée et explicitée au locataire.
La continuité de l’indexation garantit un équilibre entre adaptation automatique à l’inflation et protection contre des hausses brutales, illustrant bien la dynamique actuelle entre sécurité juridique et réalités économiques.
L’importance de l’accompagnement pour sécuriser l’indexation des loyers
Les décisions liées à l’indexation nécessitent souvent un accompagnement juridique et technique. Solliciter l’aide de professionnels comme l’ANIL, ou consulter des sites spécialisés tels que SeLoger ou Meilleurs Agents, facilite l’application rigoureuse des règles et rassure chacune des parties.
Les propriétaires débutants peuvent être désorientés par la multiplicité des indices et des délais, tandis que certains locataires peuvent se sentir démunis face à une notification d’augmentation. La transparence, la pédagogie et une information claire participent grandement à atténuer les tensions.
- Utiliser un modèle officiel de révision proposé par Bercy Infos.
- Recourir aux services d’un expert en gestion locative.
- Prendre part à des sessions d’information ou webinaires sur la législation locative.
Une bonne pratique recommandée consiste à envoyer une lettre recommandée ou un courrier électronique formel au locataire, exposant la base légale et le calcul retenu pour l’augmentation, ce qui prévient souvent les contestations.
Perspectives et évolutions de l’indexation des loyers à l’horizon 2025
L’indexation des loyers reste au cœur des débats politiques et économiques. Les discussions actuelles au sein du Ministère de la Transition écologique et des instances parlementaires visent à affiner encore le mécanisme pour le rendre plus transparent, mieux adapté et inclusif. Un accent est mis sur la protection des locataires modestes, tout en assurant la juste rémunération des propriétaires.
Les pistes évoquées comprennent :
- La refonte des coefficients utilisés dans les indices pour mieux refléter les évolutions locales.
- Le développement de solutions numériques pour automatiser les révisions à date à partir de bases données officielles.
- Un meilleur encadrement des augmentations en période d’inflation élevée.
Face à une évolution constante, rester informé via les communiqués officiels, la DGCCRF et l’ANIL est clé pour anticiper les changements. Par ailleurs, des plateformes telles que PAP et Meilleurs Agents intègrent progressivement ces nouveautés pour offrir une vision claire et opérationnelle aux différents acteurs.
Questions pratiques pour mieux appliquer l’indexation des loyers en 2025
Quel est l’indice pour l’augmentation des loyers en 2025 ?
L’IRL est à 145,47, l’ILC à 135,87 et l’ILAT à 137,29 pour le 1er trimestre 2025, reflétant les différentes catégories de location.
Quel est le maximum qu’un propriétaire peut augmenter un loyer ?
L’augmentation est plafonnée à la variation de l’IRL, en respect des règles stipulées par la loi du 6 juillet 1989 et les avis du Ministère.
Quel est le délai maximum pour effectuer une révision de loyer ?
Le bailleur doit agir dans l’année suivant la date prévue pour l’indexation, au-delà la révision est perdue.
Un propriétaire peut-il augmenter un loyer chaque année ?
Oui, à condition que la clause d’indexation soit insérée dans le bail pour renouveler la révision annuelle automatiquement.
Que faire si le propriétaire oublie l’indexation ?
Il peut encore rectifier dans les 12 mois qui suivent la date prévue, mais la révision ne sera pas rétroactive pour la période passée.
