Dans un paysage fiscal souvent perçu comme complexe et intimidant, l’exonération de TVA selon l’article 293B du Code Général des Impôts (CGI) s’impose comme un véritable atout stratégique pour de nombreuses entreprises, notamment celles de petite taille ou en phase de démarrage. Décryptage des conditions, avantages et modalités pratiques de ce régime fiscal, qui peut transformer la gestion de votre trésorerie et optimiser la compétitivité de votre activité.
Comprendre l’exonération de TVA selon l’article 293B du CGI : principes et enjeux pour les entreprises
L’article 293B du CGI instaure un régime de franchise en base de TVA, qui permet à certains professionnels de ne pas collecter la TVA sur leurs ventes ou prestations, sous réserve de respecter des seuils de chiffre d’affaires précis. Ce régime s’adresse principalement aux petites et moyennes entreprises, startups ou indépendants, qui bénéficient ainsi d’une simplification de leur gestion fiscale.
Le cœur de ce dispositif repose sur deux seuils clés : un seuil de référence, et un seuil majoré, qui évoluent selon la nature de l’activité exercée. En 2025, ces seuils restent un indicateur central pour les sociétés afin de bénéficier de cette exonération, mais aussi pour éviter le risque d’un passage automatique à un régime réel de TVA, souvent plus complexe à gérer.
Le régime de l’article 293B du CGI se traduit par une simplification administrative notable : en exonérant l’entreprise de la collecte et de la déclaration de TVA, il facilite la tenue comptable et une gestion de trésorerie plus souple, offrant un avantage concurrentiel incontestable. Cette exonération influence aussi la fixation des prix, puisque le professionnel facture ses prestations hors taxe, ce qui peut être une opportunité pour séduire une clientèle non assujettie.

Les conditions d’éligibilité à l’exonération selon l’article 293B du CGI
La base de l’exonération repose sur le respect des plafonds de chiffre d’affaires suivants, qui varient selon le secteur :
- Pour les activités de prestations de services : plafond principal fixé à 77 700 € pour 2025, avec un seuil majoré à 88 200 €.
- Pour les activités commerciales, industrielles et les fourniture de logement : plafond principal fixé à 188 700 € avec un seuil majoré à 208 900 €.
Ces seuils sont essentiels car tant que l’entreprise reste en dessous du plafond principal, elle bénéficie pleinement de l’exonération de TVA selon l’article 293B du CGI. Si elle dépasse le seuil principal mais reste en deçà du seuil majoré, l’exonération continue pour le reste de la période, avec application progressive des obligations de TVA l’année suivante.
Type d’activité | Seuil principal 2025 (€) | Seuil majoré 2025 (€) | Conséquences en cas de dépassement |
---|---|---|---|
Prestations de services | 77 700 | 88 200 | Continuté du régime pour l’année en cours, obligation de TVA l’année suivante |
Activités commerciales | 188 700 | 208 900 | Similaire, passage à un régime réel de TVA si dépassement durable |
Il est également déterminant que le professionnel, pour bénéficier de ce régime fiscal, ne demande pas volontairement à en être exclu. En effet, il peut décider à tout moment d’opter pour un régime réel simplifié ou normal de TVA pour des raisons stratégiques ou de gestion comptable, à condition d’en informer son Service des Impôts des Entreprises (SIE).
- L’application de l’article 293B est particulièrement adaptée pour les entrepreneurs à faibles marges ou ceux préférant une gestion simplifiée.
- Les seuils sont régulièrement réévalués pour accompagner l’évolution du contexte économique et fiscal.
- Le suivi attentif des chiffres d’affaires mensuels est indispensable pour ne pas perdre le bénéfice de cette exonération.
Ce régime offre ainsi une perspective pragmatique à des entreprises souvent fragiles à leurs débuts, favorisant leur développement en aménageant une charge fiscale maîtrisée.
Les modalités pratiques de facturation sous le régime de la franchise en base de TVA : obligations et mentions spécifiques à respecter
Un des aspects les plus sensibles pour bénéficier de l’exonération est la bonne gestion des factures et des documents comptables. Dès lors qu’une société applique le régime indiqué à l’article 293B du CGI, elle doit impérativement intégrer une mention claire et lisible sur ses factures, signalant la non-application de la TVA selon ce régime précis.
La formule légale à apposer est :
- « TVA non applicable – article 293 B du CGI »,
- ou de façon tolérée « TVA non applicable art. 293B du CGI autoliquidation ».
Cette indication permet non seulement de respecter la législation, mais aussi de clarifier la situation fiscale auprès du client. Les factures sont alors établies en hors taxe (HT), lettres qui doivent être parfaitement maîtrisées tant pour les ventes de biens que pour les prestations de services.
Un autre point crucial réside dans la gestion de la TVA sur les achats professionnels. En régime d’exonération, il n’est pas possible de récupérer la TVA sur les acquisitions liées à l’activité : cela implique un coût réel pour l’entreprise, qui doit être anticipé dans sa politique de prix et dans sa gestion financière globale.
Aspect | Obligation sous régime 293B | Conseils pratiques |
---|---|---|
Facturation | Intégrer la mention obligatoire sur toutes les factures | Utiliser un logiciel de facturation mis à jour pour ne pas laisser passer les erreurs |
Prix facturé | Prix HT sans TVA | Communiquer clairement avec le client sur la nature de l’exonération |
Déduction TVA | Impossible sur achats | Évaluer soigneusement les coûts liés à la TVA non récupérable |
- Une négligence dans l’affichage ou une mention incorrecte peut entraîner un redressement fiscal.
- La communication interne entre les équipes comptables et commerciales est essentielle pour garantir la cohérence.
- Il est souvent recommandé de former les collaborateurs à ce régime pour éviter toute erreur de facturation.
Dans ce cadre, des ressources pratiques existent pour accompagner les entrepreneurs, comme la page dédiée à la facturation d’auto-entrepreneur en 2025, offrant un guide complet des mentions légales et bonnes pratiques pour ne rien laisser au hasard.
L’impact administratif de l’exonération de TVA dans la gestion des déclarations fiscales
Les entreprises bénéficiant de l’article 293B du CGI sont exemptées de déposer une déclaration de TVA traditionnelle. Cette simplification administrative libère du temps et des ressources pour se concentrer sur le développement de l’activité. Cependant, cette exemption ne signifie pas une absence totale d’obligations fiscales. Les entreprises doivent tenir une comptabilité rigoureuse pour justifier la franchise.
- Tenir à jour un livre recettes-dépenes.
- Suivre scrupuleusement le chiffre d’affaires pour détecter tout dépassement des seuils.
- Informer rapidement le SIE en cas de dépassement ou d’option pour un autre régime.
Pour mieux comprendre le fonctionnement général et les montants à respecter, consulter des ressources comme la page dédiée à la déclaration de TVA peut être précieux.

Quand et comment changer de régime fiscal pour sortir de l’exonération de TVA ?
La franchise en base de TVA n’est pas un régime figé. Il est possible pour une entreprise de s’extraire de cette exonération et de demander une imposition selon un régime réel simplifié ou normal. Cette option est souvent choisie lorsque l’entreprise dépasse les seuils ou lorsqu’elle souhaite récupérer la TVA sur ses achats. Le changement de régime implique une démarche précise auprès du Service des Impôts des Entreprises (SIE).
Les étapes à suivre :
- Adresser une demande écrite, généralement par lettre recommandée avec accusé de réception au SIE.
- La demande peut être effectuée à tout moment, mais le nouveau régime s’applique au premier jour du mois suivant la demande.
- Valider l’option pour une durée minimale de deux ans, avec une reconduction tacite en l’absence de demande contraire.
Étape | Description | Conseils |
---|---|---|
Demande auprès du SIE | Formuler une demande explicite de changement de régime fiscal | Envoyer une lettre recommandée pour garantir une preuve de la démarche |
Application effective | Début du régime réel au 1er jour du mois suivant la réception | Prévoir le changement dans les outils comptables |
Durée | Maintien du régime pendant au moins 2 ans | Réfléchir à long terme avant de changer |
Cette possibilité d’option offre une flexibilité importante, notamment pour les professionnels dont l’activité se développe, ou qui souhaitent gérer leur fiscalité de façon plus active. C’est aussi un choix stratégique pour optimiser la trésorerie ou bénéficier d’un avantage concurrentiel dans un marché spécifique.
- En cas de dépassement temporaire des seuils, pas d’obligation immédiate à changer de régime.
- L’option est irrévocable pendant 2 ans, ce qui nécessite une réflexion approfondie.
- Bien anticiper le passage de régime avec une gestion adaptée.
L’importance d’un suivi régulier pour éviter les mauvaises surprises fiscales
Pareillement, un suivi strict des chiffres d’affaires est primordial. Il évite à l’entreprise d’être automatiquement basculée vers un régime réel sans préparation, ce qui peut engendrer des coûts et des obligations supplémentaires importantes.
Les avantages et limites du régime d’exonération de TVA pour les petites entreprises
Ce régime de franchise permet un gain certain en trésorerie et en simplification administrative. Les entreprises sont exemptées de la collecte de la TVA, ce qui leur évite d’avancer la taxe pour le compte de l’État, un véritable soulagement en période de démarrage ou de croissance modérée.
Parmi les avantages, on note :
- Un allégement des charges administratives lié à l’absence de déclaration et de suivi de TVA.
- Une tarification HT simplifiée qui peut séduire une clientèle non assujettie.
- Une comptabilité allégée, favorisant une gestion financière plus claire.
Pourtant, il faut garder à l’esprit certaines limites :
- Impossibilité de récupérer la TVA sur ses achats, ce qui peut gonfler les coûts.
- Restriction aux entreprises réalisant un chiffre d’affaires restant sous un seuil spécifique.
- Une image parfois complexe à expliquer aux partenaires commerciaux notamment ceux établis dans l’Union Européenne.
Avantages | Limites |
---|---|
Meilleure trésorerie | Pas de TVA récupérable |
Simplicité administrative | Plafond de chiffre d’affaires limité |
Gestion comptable simplifiée | Pas de déduction possible sur investissements |
Cette analyse précise permet aux dirigeants de prendre des décisions éclairées en fonction de leur réalité d’entreprise, et d’adopter la posture la mieux adaptée à leurs objectifs et à leur phase de développement.

Le rôle de l’article 293B du CGI dans le contexte plus large de la fiscalité des entreprises en France
Au-delà d’un simple avantage fiscal, l’article 293B du CGI incarne une politique publique visant à encourager la diversité économique en soutenant les petites structures. En 2025, ce dispositif s’inscrit toujours dans la mouvance d’un environnement réglementaire qui tend vers plus de simplicité et d’accessibilité pour les entrepreneurs.
La fiscalité française, réputée pour sa complexité, propose ici une porte ouverte facilitant l’accès à la création et au maintien d’activités professionnelles à petite échelle. La franchise en base de TVA selon cet article limite considérablement les coûts initiaux et les contraintes administratives que doivent gérer les nouveaux entrants sur le marché.
- Favoriser la compétitivité des petites entreprises sur un marché de plus en plus digitalisé.
- Réduire les obstacles pour la création et le développement d’entreprises sur l’ensemble du territoire.
- Permettre une meilleure visibilité fiscale auprès des entrepreneurs non aguerris.
En ce sens, l’article 293B est un levier pour promouvoir l’entrepreneuriat avec une prise en compte pragmatique des besoins et contraintes spécifiques de petits acteurs économiques.
Comment tirer parti de l’exonération de TVA au quotidien dans la gestion d’une entreprise
Au-delà du cadre légal, exploiter intelligemment la franchise de TVA repose sur une stratégie de gestion adaptée. Cela commence par une anticipation des flux financiers, puisque l’entreprise ne collecte pas de TVA mais paie la TVA sur ses achats sans possibilité de récupération.
- Élaborer une politique d’achat optimisée en privilégiant les fournisseurs maîtrisant les coûts hors taxe.
- Communiquer clairement avec les clients sur l’absence de TVA factureée pour éviter tout malentendu.
- S’adapter sur la tarification pour rester compétitif tout en intégrant le coût de la TVA non récupérable.
- Suivre rigoureusement le chiffre d’affaires pour anticiper un éventuel changement de régime.
De nombreuses ressources, telles que ce guide sur les plafonds de la micro-entreprise pour 2025, pourront aiguiller les entrepreneurs dans cette démarche afin de conjuguer équilibre financier et conformité réglementaire.
L’exemple d’une micro-entreprise profitant pleinement de l’exonération
Imaginons Julie, qui lance une activité de conseil en communication en freelance. Avec un chiffre d’affaires prévisionnel de 40 000 € en 2025, elle opte pour la franchise en base de TVA. Grâce à ce régime, elle facture ses prestations hors taxe, ce qui lui permet d’attirer davantage de clients particuliers tout en simplifiant considérablement sa tenue de comptes.
Julie anticipe ses achats, choisit des partenaires fournisseurs conscients des spécificités de ce régime et suit de très près son chiffre d’affaires trimestriel pour s’assurer de ne pas dépasser le seuil lié à son activité. Ce suivi rigoureux lui évite une bascule inattendue vers un régime réel de TVA.
Les étapes clés pour accompagner une entreprise dans la mise en place de l’article 293B du CGI
Pour un dirigeant de PME ou une startup, comprendre en profondeur les modalités de l’article 293B du CGI est fondamental. Mettre en place ce régime dans une organisation implique plusieurs étapes :
- Analyse préalable du chiffre d’affaires et de la nature de l’activité afin de vérifier l’éligibilité.
- Formation et information des équipes commerciales et comptables afin d’assurer la conformité des facturations.
- Mise à jour des outils et logiciels de gestion pour intégrer automatiquement la mention légale obligatoire.
- Suivi régulier des seuils de chiffre d’affaires pour anticiper tout changement de régime.
- Communication transparente avec les clients pour expliquer les implications liées à la TVA non applicable.
Ce processus, quand il est bien mené, permet à l’entreprise de bénéficier pleinement des avantages du régime tout en limitant les risques fiscaux. La rigueur et la proactivité sont des atouts clés pour tirer parti de cette exonération.
Étape | Description | Outils/recommandations |
---|---|---|
Étude d’éligibilité | Examiner les chiffres d’affaires à venir et le secteur | Utilisation d’outils comptables et conseil fiscal |
Formation interne | Éducation sur mentions obligatoires et gestion TVA | Sessions de formation, documentation interne |
Paramétrage logiciel | Mise à jour des facturations et comptabilité | Logiciels à jour, suivi internet des réglementations |
Veille financière | Contrôle régulier des seuils | Tableaux de bord, alertes automatisées |
Communication client | Explication claire des mentions et implications | Supports visuels, FAQ interne |
FAQ autour de l’exonération de TVA selon l’article 293B du CGI
- Qu’est-ce que la franchise en base de TVA ?
C’est un régime fiscal qui dispense certaines entreprises de collecter la TVA sur leurs prestations à condition de ne pas dépasser un seuil de chiffre d’affaires défini par la loi. - Peut-on refuser l’application de l’article 293B du CGI ?
Oui, tout professionnel peut opter pour un régime réel simplifié ou normal, même s’il est éligible à la franchise, en adressant une demande au Service des Impôts des Entreprises. - Quelles mentions doivent obligatoirement figurer sur une facture sous ce régime ?
La facturation doit comporter la mention « TVA non applicable – article 293 B du CGI », pour informer clairement le client de l’exonération. - Comment changer de régime de TVA ?
Il faut envoyer une demande écrite au SIE, souvent sous forme de lettre recommandée, et le changement prend effet le premier jour du mois suivant la demande. - L’exonération est-elle compatible avec toutes les activités professionnelles ?
Non, certaines activités sont exclues. Il est donc important de vérifier la nature précise de son activité avant d’en bénéficier.